Tout ce qu’il faut savoir sur la rédaction inclusive

La langue française est complexe sur bien des aspects, mais plus particulièrement sur la notion de genres. Pour ceux et celles qui sont en train d'apprendre la langue de Molière, c’est définitivement une des choses les plus difficile à assimiler. Pourquoi des objets seraient-ils genrés? Eh bien c’est ce qu’on appelle le genre grammatical ou linguistique et c’est un principe commun à plusieurs langues, donc pas si rare que ça!

Et qu’en est-il de la fameuse règle du masculin qui l’emporte sur le féminin? Cette règle a vu le jour il y a plusieurs centaines d’années pour la simple raison que des grammairiens considérait le genre masculin comme étant plus noble que le féminin et l’homme supérieur à la femme. Le problème saute aux yeux! Cette règle est basée sur des fondements archaïques et obsolètes, mais surtout misogynes. 

Il y a de l’espoir! 

Toujours aujourd’hui, le français continue d’évoluer et nous devons nous y adapter. Notamment, certaines réformes ont fait que dorénavant le mot « onion » ne s’écrit plus « oignon » et cheval au pluriel n’est plus « chevaux », mais bien « chevals ». Alors, rien ne l’empêche de devenir plus inclusive!

En effet, la féminisation a déjà été officialisée au Québec par l’OQLF avec des principes de rédaction épicène qui peuvent être adoptés pour écrire et parler de façon plus inclusive. Lorsque nous parlons d’un groupe de personnes qui comprend plus d’un genre, on peut facilement tous les inclure plutôt que de généraliser au masculin en suivant quelques règles.

Le doublet complet

La première méthode est celle du doublet complet qui consiste à les nommer séparément. Pour les noms, cela ressemble à « les citoyens et citoyennes » et pour les pronoms, « ceux et celles ». Lorsque le nom n’a pas de forme différente selon le genre, il suffit de les inclure au niveau des déterminants. Par exemple, « un ou une médecin » ou « un ou une juge ».

On peut aussi décider de nommer le féminin en premier. Dans un souci d’uniformité, il est préférable de toujours suivre le même ordre. Il faudra alors utiliser la règle de proximité quant à l’accord de l’adjectif ou du participe, soit de tenir compte du dernier genre nommé.

À l’oral, on ne mentionne pas les deux genres s’ils ne sont pas distinguables, comme « l’employé ou l’employée ». Si le déterminant diffère, on peut alors dire « le professeur ou la professeure ».

Le doublet abrégé

La deuxième méthode consiste à combiner les terminaisons pour former un seul mot, comme « citoyen.ne.s ». On peut étendre cette formulation à l’adjectif ou au participe pour dire « les électeur.rice.s inscrit.e.s », par exemple. Notez que cette méthode ne peut être employée à l’oral, mais est très pratique pour alléger les textes.

Plusieurs signes peuvent être utilisés pour le doublet abrégé, comme les parenthèses, les crochets, la barre oblique, le trait d’union, le point médian, etc. Cependant, L’OQLF privilégie l’emploi des signes doubles, soit les parenthèses ou les crochets, afin d’éviter des difficultés de lecture ou de compréhension. 

La formulation neutre

Dans ce cas-ci, on va privilégier des termes neutres, donc non-genrés, quitte à revoir la formulation de la phrase. 

Pour ce faire, on peut avoir recours à des noms collectifs neutres comme « la classe », « le personnel » ou « la clientèle » ou à des noms épicènes comme « les responsables » ou « les spécialistes ». Il y a aussi des adjectifs non marqués, comme « apte » au lieu de « qualifié.e » et des pronoms impersonnels comme « quiconque » ou « chacun ». Par ailleurs, en utilisant cette méthode, des phrases comme « vos collègues sont invité.e.s » sont alors remplacées par « nous invitons vos collègues ».

En sommes, lorsque l’objectif est d’alléger le texte et d’être le plus inclusif, l’usage de termes neutres est une bonne option. Entre nous, nous aimons parfois généraliser au féminin pour alléger nos textes, parce que pourquoi pas!

La féminisation lexicale

Comme plusieurs noms masculins terminant en -eur ou -teur ne sont pas distinguables du féminin à l’oral, les terminaisons ont été changées pour plusieurs mots afin de favoriser les terminaisons en -euse et -trice. Néanmoins, certaines appellations en -eure et -teure ont été retenues, étant enterinées par l’usage. Celles-ci sont davantages importantes à l’écrit.

Pour connaître les exceptions, consultez le guide complet de la féminisation lexicale et la rédaction épicène de l’OQLF.

Un bon début!

La rédaction épicène et la féminisation lexicale est déjà une énorme avancée, mais la plupart de ces pratiques ne tiennent compte que du féminin et du masculin. Pour les personnes non-binaires ne s’identifiant pas comme homme ou femme, d’autres solutions sont nécessaires.

Au sein de ces communautés, nous pouvons déjà constater l'utilisation de néologismes comme « froeur » ou lieu de frère/soeur ou « belleau » au lieu de belle/beau pour n’en nommer que quelques-uns. La bonne nouvelle est que le néopronom « iel » fait maintenant partie du dictionnaire Robert! En espérant que ce soit le premier de nombreux nouveaux mots qui seront intégrés à notre langue pour un français 100% inclusif.

Pour les entreprises, l’usage de ces pratiques démontre des valeurs d’inclusivité qui importent beaucoup aux générations actuelles. Si vous avez besoin d’aide pour commencer à les incorporer dans vos communications, nous pouvons vous guider! Écrivez-nous (en utilisant la rédaction épicène S.V.P!)


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